Dans son livre Petits précis d’agriculture paru aux éditions France Agricole, Françoise Néron présente la répartition de l’eau dans le sol et ses mouvements
L’eau est une ressource essentielle pour la croissance des plantes. La manière dont l’eau est répartie dans le sol et ses mouvements sont des aspects cruciaux pour assurer une utilisation efficace de cette ressource. Comprendre ces processus peut permettre de prendre des décisions éclairées en matière d’irrigation et de gestion de l’eau. Dans cet article, nous explorerons la répartition de l’eau dans le sol agricole et ses mouvements, en mettant l’accent sur les aspects clés à prendre en compte.
La répartition de l’eau dans le sol
Le sol agricole est composé de différentes couches, chacune ayant ses propres caractéristiques en termes de rétention et de mouvement de l’eau. La première couche, appelée couche supérieure ou horizon A, est généralement la plus fertile et contient une quantité importante de matière organique. Cette couche a une capacité élevée à retenir l’eau, mais elle est également sujette à l’évaporation.
En dessous de la couche supérieure, on trouve l’horizon B, qui est souvent constitué de sols plus denses et plus compacts. Cette couche présente une rétention d’eau inférieure à l’horizon A, mais elle permet une meilleure infiltration de l’eau dans le sol. Cela signifie que l’eau peut se déplacer plus facilement à travers cette couche, atteignant ainsi les racines des plantes.
La réserve hydrique d’une parcelle se distingue en plusieurs catégories :
- L’eau de gravité qui occupe la macroporosité, lorsque toute cette eau s’est écoulée on dit que la parcelle a atteint le point de ressuyage ou la capacité au champs
- La réserve utile qui occupe la microporosité, c’est l’eau que la plante puise via ses racines
- L’eau capillaire inutilisable qui se loge dans les espaces lacunaires plus fins et inaccessibles pour la plante
Mouvements de l’eau dans le sol
La répartition de l’eau dans le sol est influencée par plusieurs facteurs, notamment les précipitations, l’irrigation, la culture en place, la texture et la structure du sol. Lorsqu’il pleut, une partie de l’eau est interceptée par la végétation ou s’évapore en surface. Le reste de l’eau pénètre dans le sol par infiltration.
Outre l’infiltration, l’eau de gravité dans le sol peut se déplacer de manière descendante par percolation. La diffusion capillaire correspond aux mouvements de l’eau entre les zones les plus humides au plus sèches pour tendre vers une humidité homogène.
Il est possible de réduire l’évaporation en aérant la surface du sol, d’où le vieil adage : « Un bon binage vaut deux arrosages. » De plus, le binage réduit la pression des adventices.
La répartition de l’eau dans le sol agricole et ses mouvements jouent un rôle crucial dans la croissance des plantes et la gestion efficace de l’eau. La surveillance de l’humidité du sol, une irrigation précise, l’amélioration de la structure du sol et l’utilisation de techniques de conservation de l’eau sont autant d’approches qui contribuent à une gestion durable de l’eau en agriculture. En mettant en œuvre ces mesures, les agriculteurs peuvent non seulement améliorer les rendements des cultures, mais aussi contribuer à la préservation des ressources en eau.