La haute valeur environnementale (HVE) est une certification ouverte à l’ensemble des agriculteurs français. C’est une opportunité pour les agriculteurs de démarquer leurs pratiques face aux distorsions de concurrence.
Avec le renforcement de la réglementation environnementale, l’agriculture française a largement progressé ces dernières années. Il est régulièrement reconnu que nous avons l’une des meilleures agricultures du monde sur ce plan. Pourtant à moins de se convertir en bio, ces progrès sont difficilement valorisables auprès des consommateurs. Et il est toujours difficile de se démarquer alors que les distorsions de concurrence sont très fortement ressenties. Le label haute valeur environnementale, promu par les pouvoirs publics et de nombreuses organisations professionnelles agricoles doit permettre d’apporter une réponse aux nouvelles attentes des consommateurs et de capter la valeur ajoutée issue des pratiques vertueuses. C’est un label typiquement français mais qui n’empêche pas de capter des marchés à l’exportation. Un logo « issu d’une exploitation Haute valeur environnementale » distingue les produits labellisés bruts et transformés.
Entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique, la HVE a effectivement une autoroute devant-elle pour proposer autre chose aux consommateurs.
Crédit: Jonas Gold
Une importance exponentielle
Lancé de façon opérationnelle en 2011, le label HVE est de plus en plus présent dans les magasins ces dernières années. La grande distribution qui a parfois du mal à s’approvisionner en produits bio, accueille favorablement dans l’ensemble cette nouvelle offre. De leurs côtés, les entreprises spécialisées notamment dans les fruits et légumes ainsi que le vin ont déjà engagé des programmes massifs d’adhésion des producteurs à la HVE. La branche légumes d’Agrial (première coopérative française) a annoncé pouvoir certifier 80 % de ses volumes en HVE d’ici juin 2021. Le label comptait déjà 8 200 exploitations françaises certifiées au 1er juillet 2020 avec une hausse de 52 % sur le premier semestre 2020. La feuille de route du ministère de l’agriculture prévoit d’atteindre 50 000 exploitations HVE en 2030.
Un cahier des charges ouvert
Pour obtenir la certification de niveau 3 (la seule éligible au logo), les producteurs doivent répondre à un cahier des charges en plus du respect de la réglementation française. Toutefois ils ont le choix de la méthode d’évaluation. La méthode A exige de marquer dix points minimums pour chacune des quatre grandes thématiques (biodiversité, stratégie phytosanitaire, fertilisation et irrigation). La voie B nécessite de respecter deux indicateurs (part de la SAU en infrastructures agroécologiques supérieure ou égale à 10 % ou part de prairies permanentes supérieure à 50 %). Pour la voie B, le poids des intrants doit en outre être inférieur ou égal à 30% du chiffre d’affaires de l’exploitation agricole.
Enjeux d’avenir
Entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique, la HVE a une autoroute devant-elle pour proposer autre chose aux consommateurs. Toutefois il lui reste à pouvoir s’imposer comme un label fiable et porteur de sens. Ce sera l’étape la plus difficile mais indispensable pour capter la valeur et espérer pouvoir la redistribuer jusqu’aux producteurs. La bataille se jouera sur le plan de la communication. L’enjeu est de bien expliquer l’intérêt du cahier des charges pour l’environnement et le consommateur. Cette bataille a déjà commencé.
Un logo « issu d’une exploitation Haute valeur environnementale » distingue les produits labellisés bruts et transformés.
Crédit: Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr
ARTICLE PROPOSÉ PAR FARMLEAP